Fabricant de tonneaux et de gros contenants pour le Cognac et le vin depuis 1925, le Groupe Vicard est engagé depuis de nombreuses années dans la transition écologique et le réemploi de ses déchets. Une philosophie qui leur permet aujourd’hui d’impulser des projets allant dans ce sens sur le territoire cognaçais.

Nous menons des projets pilotes sur notre site en vue de les dupliquer sur notre territoire pour que le bilan carbone du Cognac soit
le meilleur possible.

Quels types de déchets avez-vous au sein de votre entreprise ?

Nous produisons essentiellement des déchets de chênes. Tout d’abord au sein de notre merranderie située à St-Junien où nous transformons des troncs d’arbres en merrains, c’est-à-dire en morceaux de bois qui vont servir pour la fabrication des barriques. À ce niveau là, l’écorce, l’aubier et une partie du cœur du tronc d’arbre ne conviennent pas pour la fabrication des tonneaux et représentent 70% de déchets de bois. Ensuite, au sein de la tonnellerie à Cognac. Les merrains, après séchage pendant 3 ans, sont usinés pour donner une forme au tonneau. 30% deviennent des copeaux. Alors que nous achetons chaque année 6 000 m3 de chêne, il était important de trouver des solutions pour revaloriser toute cette matière.

Comment est-elle revalorisée ?

Depuis 20 ans, les déchets de bois issus de la merranderie sont broyés pour fabriquer des plaquettes forestières. Une partie est envoyée à la papeterie de Saillat pour servir dans la fabrication de pâte à papier. Le reste est transporté sur notre site de Cognac pour alimenter une chaudière biomasse de 2,5 MW.

Pour éviter le transport de 100 km entre nos sites et mieux valoriser le chêne, nous regardons aujourd’hui pour d’autres pistes. Après séchage et torréfaction, les plaquettes forestières pourraient servir de boisés pour amener des arômes aux jeunes Cognac VS et VSOP. Il y a aussi la possibilité d’en faire des briques pour le chauffage, pour les poêles à bois. Ou bien encore des produits œnologiques. C’est-à-dire qu’après torréfaction, ces plaquettes peuvent être placées dans des sacs à infusion, mis dans les cuves en inox pendant 4 à 8 mois, pour apporter un arôme de fût aux gammes de vins qui ne bénéficient pas d’un vieillissement en fût de chêne.

Quant aux copeaux de la tonnellerie, ils sont transformés chez nous en pellets, au sein de notre unité de granulation. Une partie sert comme combustible pour chauffer nos barriques lors du processus de fabrication, et l’autre partie est revendue au personnel.

Vous souhaitez aller encore plus loin dans la démarche ?

Pour alimenter notre chaudière à la place des plaquettes forestières, nous regardons pour utiliser des déchets verts locaux. Les déchets de bois de vignoble représentent 25 000 tonnes par an. Jusqu’à présent, ils étaient mis en bout de parcelle puis souvent brûlés malgré l’interdiction. Nous souhaitons lancer une structure pour les collecter, les broyer, les transformer et qu’ils servent localement pour le chauffage. C’est un projet qui sort de la tonnellerie mais dont l’objectif est de mieux valoriser les déchets sur le territoire.

Vous avez d’autres projets à venir ?

En terme d’énergie, notre objectif d’ici fin 2022 est d’être autosuffisant et plus tard indépendant. Nous menons des projets pilotes sur notre site en vue de pouvoir les dupliquer sur notre territoire et que le bilan carbone du produit du Cognac soit le meilleur possible. Parmi ceux-ci, nous récupérons une partie des fumées chaudes de nos foyers de chauffe pour faire de l’eau chaude, utiliser de la vapeur d’eau pour tester nos tonneaux, nous installons en août 6 000 m2 de couverture de panneaux photovoltaïques sur notre bâtiment… Nous essayons d’être le plus vertueux possible.


Site internet du Groupe Vicard
Coordonnées : Groupe Vicard, 184 Rue Haute de Crouin, 16100 Cognac
Contact : Jean-Charles Vicard, Président Direction Général
Téléphone : 05 45 82 02 58
Mail : contact@groupe-vicard.com